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Exporter et faire du commerce équitable pour les expats


Vivre à l’étranger, c'est exotique !

Lorsque c’est la saison, pour les expats’ de rentrer au pays, leur entourage leur demande toujours de rapporter des produits locaux.

Tout cela est bien naturel et facile !


Lorsque vous créez une entreprise dans votre pays d’expatriation, ce qui est mon cas et que vous fabriquez un produit local, la question d’exporter votre travail se pose. On ne parle plus d’apporter des souvenirs dans des valises.


Dans cet article, je pars de mon expérience et remets en perspective l’idée d’exporter ses créations pour les créatrices expatriées.



J’ai essayé d'exporter, je n’ai pas réussi.

Aujourd’hui, je sais pourquoi !

Durant 7 années au Brésil, avec ma marque Ponto Deco,

une fabrique de paniers fait à la main, j’ai pris les devants sur la tendance.


J’ai travaillé avec une vingtaine d’artisans. J’ai créé plus de 250 modèles d’objets et plus de 1200 références.


J’ai vendu de Salvador de Bahia dans le nord du Brésil. À Santa Catarina dans le sud du pays.


J’ai vendu via mon e-shop, j’ai travaillé avec 27 boutiques indépendantes dans le triangle São Paulo, Rio de Janeiro, Belo Horizonte.


J’ai signé des collaborations avec Granado Rio de Janeiro et Westwing Brasil entre autres.


Dans mon entourage, on m'incitait à proposer mes produits au marché français : « Ça va cartonner ! »


Cette remarque de soi-disant, succès garanti, revient toujours. Les créatrices le savent.


Exporter des créations locales en France


Travailler 2 à 3 années sur un projet puis le laisser tomber parce que son conjoint est muté, ce n’est ni agréable, ni encourageant.


C’est pourquoi exporter ses créations, s’entourer dans le pays de fabrication pour conserver le projet, c’est une aubaine.


C’est une démarche ambitieuse de développement de carrière et d’entreprise. Cela règle le problème de la conjointe qui n’a plus besoin de se réinventer à chaque expatriation.

Je pense à des marques comme Boks & Baum et l’atelier Ygape qui ont réussi ce pari.


Pour ma part, je ne vois pas l’intérêt. Le travail de Ponto Deco est artisanal. Le marché brésilien est à lui seul énorme, j’ai déjà tous les clients possibles sur place.


Créateur d’emplois équitables ?



A priori, exporter signifie création d’emplois. Vous permettez à l’équipe locale de garder son job ! À l'inverse, quand vous fermez, c'est autant de personnes que vous, laissez sans ressource.


Pour que ce soit viable, il faut apporter aux ouvrier.es de la sécurité : un plan de santé, une aide à l’éducation pour les enfants, des tickets repas …. Des actions concrètes !


Personnellement, je ne voyais pas comment gérer l’économie de ce système. L’idée de fabriquer un produit « pas si cher » et de le revendre « très cher » ailleurs, m’a toujours posé un problème. Comment expliquer à mes équipes que nos paniers valent de l’or, mais pas leur salaire ?


Aujourd’hui, pour que des créations locales soient vendues à l’étranger de manière éthique, il faut être totalement transparent.

Publier ses chiffres est la seule manière de faire du commerce équitable.


Sans cela, on ne va pas se mentir ! Ça n’a rien d’équitable.


Est-ce forcément une source de croissance ?



Lorsqu’une créatrice française expatriée lance un produit made in local, toute la communauté française se jettent dessus.


Les raisons à cela :

- C’est très souvent de qualité.

- Ce sont des articles qui combinent touche locale avec le bon goût français.

- Les ventes se passent généralement en privé, moment propice et privilégié pour se faire plaisir et acheter des articles que nous ne trouvons pas sur place.

- Le manque de boutiques et de créations sympas à acheter dans le pays d’accueil.


Pour autant, une fois posé dans une vitrine en France, est-ce que le produit plaira autant ? Rien de sûr !

Je n’ai pas la réponse à cette question ! Mais je sais que :


- La concurrence est imposante.

- Le produit peut être moins beau, vu de la France.

- L’offre d’articles divers et variés est vaste.

- Le prix trop élevé une fois exposé en France.


Il est préférable de tester avant de faire le grand pas. Et ne pas crier victoire parce que vous avez vendu 50 articles dans la semaine dans une vente privée à Singapour.


Ne pas exporter, est-ce envisageable ?


Nous sommes au XXI siècle, nous avons connaissance des actions humaines sur l’environnement. Je pars du principe que tout le monde souhaite un monde plus juste.


Du côté créateur, vous êtes organisé et commencez l’aventure en France.

Vous devez faire preuve d’initiatives pour organiser votre commerce équitable et pour répondre au défi climatique.


Posez-vous la question :

- Vos produits sont beaucoup plus chers à la vente.

Avez-vous pour autant augmenté le salaire de vos équipes ?

- Vous devez fournir plus et vite.

Avez-vous recruté pour agrandir votre équipe ? Les emplois sont-ils sécurisés ? Les ouvrier.es travaillent avec des garanties viables ?


- Êtes-vous prêts à délivrer tous vos chiffres ? À documenter votre travail, vos ateliers avec des vidéos ?

- La marchandise arrive en France par avion ?

Envisagez-vous une contribution carbone volontaire ?


Pour ma part, le constat est simple



1- Un produit fabriqué dans un pays est très beau parce qu’il est fabriqué avec un design et une technique locale. Et il est encore plus beau lorsqu’il n’est en vente que dans le pays fabricant.

Ce qui accentue le désir d’acquisition


2- Achetez les créations sur place et soyez éclairé. Dans deux mois, l’objet n’est plus à la mode, vous n’en n’aurez plus envie. Votre souhait d’acquérir mes paniers par exemple se déposera sur des bols japonais. SANS FIN !


3- Achetez local

L’artisanat, le design, l’architecture, le stylisme… français sont beaux. Le pays est gorgé de talents.

Arrêtons de voir ce qui est beau ailleurs.

La France est, parait-il, le royaume du bon goût !


En achetant local le monde est JUSTE et tout le monde GAGNE !

VRAIMENT !




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